- colophane
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• 1704; colofoine XVe; colofonie XIIIe; lat. colophonia, d'o. gr. « résine de Colophon », n. d'une ville de Lydie♦ Résine tirée de la distillation de la térébenthine, dont on frotte les crins de l'archet d'un instrument à cordes. ⇒ arcanson.Synonymes :- arcansoncolophanen. f. Résidu de la térébenthine exsudée de divers conifères, que l'on utilise pour l'encollage de papiers, la fabrication de vernis et pour faire mordre les archets sur les cordes des instruments de musique.⇒COLOPHANE, subst. fém.Synon. de arcanson. D'un brun de colophane virant au noir de poix (A. DE LAPPARENT, Cours de minér., 1899, p. 484). L'archet dont il frotta les soies de colophane (CHÂTEAUBRIANT, M. des Lourdines, 1911, p. 64).Rem. On rencontre ds la docum. a) Colophaner, verbe trans. Colophaner le crin d'un archet, une composition typographique. Les enduire de colophane (cf. A.-M. VILLON, Dessinateur et imprimeur lithographe, 1932, p. 329, 685). b) Le part. passé adj. colophané. Des mains colophanées (COLETTE, La Vagabonde, 1910, p. 83).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1718-1932. FÉR. Crit. t. 1 1787 propose aussi la graph. colofane. La var. colophone (cf. J.-B. KAPELER, J.-B. CAVENTOU, Manuel des pharmaciens et des droguistes, t. 1, 1821, p. 212) est en vedette à côté de colophane ds BESCH. 1845. Elle est mentionnée à titre hist. ds FÉR. Crit. t. 1 1787, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill., qui la jugent plus rég., et ds DG : ,,Les dict. du XVIIe s. et du XVIIIe s. donnent colophone, tout en faisant remarquer qu'on prononce colophane. Cette altération du son de l'o est inexpliquée``. Étymol. et Hist. XIIIe s.-XIVe s. colofonia, colaphonie, colofonie (Antidotaire Nicolas, éd. P. Dorveaux, § 34, 35 et 36, pp. 17-18); 1579 colophone [et non colophane comme l'indique l'éd. Malgaigne] (A. PARÉ, De la composition des médicaments, éd. 1585 et 1598, chap. 26 et 27); 1580 colofaigne (B. PALISSY, Discours admirables, éd. 1844, p. 208 ds HUG.); 1704 colophane (Trév.). Empr. au lat. (resina) colophonia « (résine) de Colophon » attesté dep. l'époque impériale et empr. au gr.
dér. du nom de la ville d'Asie Mineure Colophon (
). Le changement de la finale, difficile à expliquer, est peut-être dû à une influence de diaphane à cause de l'aspect de cette résine (FEW t. 2, p. 921b); cf. aussi élément suff. -phane. Fréq. abs. littér. :7. Bbg. GOUG. Lang. pop. 1929, p. 11.
colophane [kɔlɔfan] n. f.ÉTYM. 1704; colofaigne, 1580; colaphonie, colofonie, XIIIe; lat. colophonia, grec kolophônia, proprt « résine de Colophon », Kolophon, ville de Lydie.❖♦ Résine dont on frotte les crins de l'archet d'un instrument à cordes. ⇒ Arcanson. || La colophane résulte de la distillation de la térébenthine. || L'acide abiétique, acide carboxylique qui est le constituant essentiel de la colophane. || Un succédané de colophane s'obtient par la combinaison de l'aldéhyde formique avec le phénol.0 Quand il s'apercevait qu'on était loin derrière lui, il s'arrêtait à reprendre haleine, cirait longuement de colophane son archet, afin que les cordes grinçassent mieux (…)Flaubert, Mme Bovary, Folio, p. 53.
Encyclopédie Universelle. 2012.